Sur la Côte d’Azur, l’hiver n’est jamais synonyme d’hibernation. C’est au contraire la saison où certains fruits atteignent leur apogée : les agrumes. Dès décembre, leurs couleurs et leurs parfums envahissent jardins, marchés et cuisines.
Une culture ancienne, façonnée par le climat
Introduit dès le Moyen-Âge, puis répandus à partir du XVIIe siècle, les agrumes ont rapidement trouvé en Méditerranée des conditions idéales : hivers doux, lumière, air salin et sols calcaires. Cette combinaison donne naissance à des fruits uniques, dont la peau épaisse et parfumée concentre une grande quantité d'huiles essentielles.
Un lien avec la tradition parfumée de Grasse
Ce que l'on oublie souvent, c'est que les agrumes ont joué un rôle essentiel dans le développement de ma parfumerie grassoise, aujourd'hui mondialement reconnue. Dès le XVIIIe siècle, les parfumeurs utilisaient le zeste d'orange amère, l'essence de citron ou encore l'huile essentielle de bergamote. Ces essences servaient à parfumer les gants produits à Grasse puis les premières eaux de senteurs, proches de ce que l'on appelait les colognes. Elles constituent encore aujourd'hui des notes incontournables de la parfumerie moderne.

Une maturité hivernale qui change tout
Durant l'hiver, les variations de températures entre journée lumineuses et nuits fraîches favorisent la concentration des huiles essentielles dans l'écorce. La maturation, plus lente qu'en été, intensifie les arômes, donnant aux citrons, mandarines et oranges amères une puissance aromatique unique.
Un agrume récolté en plein mois de janvier n'a ni la même intensité ni la même texture qu'un fruit d'été : sa peau est plus dense, parfumée et un goût équilibré. C'est cette qualité hivernale qui a fait la réputation des agrumes du littoral, très recherchés aussi bien en parfumerie qu'en cuisine.
Des usages culinaires ancrés dans la tradition méditerranéenne
Sur la Côte d’Azur, les agrumes occupent une place essentielle en cuisine, héritée de gestes anciens : leur acidité permettait autrefois de conserver les aliments, de relever les plats d’hiver ou de parfumer des préparations très simples. L’orange amère était utilisée pour aromatiser les huiles destinées aux poissons, la mandarine entrait dans les confitures de saison, et le citron constituait un ingrédient indispensable pour équilibrer les recettes du littoral.
Cette tradition se retrouve aujourd’hui encore dans les tables méditerranéennes, et notamment dans les cuisines de Villa Miraé, où les agrumes sont travaillés avec sobriété et précision. Selon les saisons, ils s’invitent dans des assiettes qui privilégient la fraîcheur et l’épure : un citron “de pays” pour réveiller un poisson grillé, une pointe de mandarine pour adoucir un dessert, ou une huile parfumée à l’orange amère pour sublimer un légume de saison.
Plus qu’un simple arôme, l’agrume devient ici un marqueur de saison, un fil conducteur qui relie la cuisine de Miraé à son environnement : une Méditerranée lumineuse, précise, où chaque fruit, chaque parfum raconte l’hiver à sa manière.
